Bonjour à toutes et tous, lors d’un discours prononcé en mars 2022, le président américain Joe BIDEN a déclaré en faisant référence au retour de la guerre en Europe et aux nombreuses exactions commises par la Russie en Ukraine : « Beaucoup de gens sont morts, mais loin du chaos, et c’est maintenant que les choses changent. ». Il enchaine : « Il va y avoir un nouvel ordre mondial là-bas, et nous devons le diriger, et nous devons unir le monde libre pour le faire. » Ce terme « nouvel ordre mondial » fait référence à une ère de grands changements mondiaux. Ces événements dramatiques et prégnants sévissent actuellement suite à la crise du coronavirus. Des nuages s’amoncellent à l’horizon laissant entrevoir une période particulièrement sombre et inquiétante : retour de la guerre en Europe, récession économique, une inflation susceptible de se transformer en hyperinflation, recul des libertés individuelles, menace climatique, un pouvoir d’achat en berne. Mais dans le même temps cette crise sanitaire et le conflit actuel entre la Russie et l’Ukraine ont suscité pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, une formidable riposte afin d’y faire face. Nous avons réussi à mobiliser au niveau mondial des ressources coordonnées, efficaces et en un laps de temps réduit qui nous ont permis de lutter contre cette pandémie mondiale. Idem pour le conflit en Ukraine qui a suscité l’indignation et une condamnation sans équivoque des atrocités et des crimes de guerre perpétrés par la Russie de Vladimir POUTINE. Ces événements nous ont fait entrevoir ce que pourrait être un monde plus durable et plus équitable. Notre écosystème et nos sociétés ont une capacité incroyable de régénération et de résilience. Notre rapport au futur se caractérise par une ambivalence de plus en plus marquée, par cette prise de conscience que les choses ne sont pas noires ou blanches mais d’une complexité hallucinante qui s’est encore renforcée ces dernières années. Cette ambivalence se retrouve de façon récurrente dans les discours prospectifs dominants. Sur la scène médiatique et intellectuelle, deux courants antagonistes s’affrontent violemment : celui du catastrophisme et du positivisme. Dans un ouvrage remarquable publié en 2019, « Le prophète et le magicien » Charles C. MANN raconte les biographies de deux scientifiques remarquables que tout oppose concernant leurs visions de l’avenir, et comment ces idées vont façonner le monde de demain, c’est-à-dire le XXIe siècle. Le magicien était Norman BORLAUG, le père de la révolution verte. Et le prophète, William VOGT, un adepte de la collapsologie, selon cette doctrine les sociétés actuelles s’acheminent vers un déclin et un effondrement inéluctables.  La différence majeure entre ces deux visions réside dans leur rapport à la technologie. Les catastrophistes estiment que de grandes calamités vont frapper le monde et qu’aucune technologie n’y pourra rien changer. A l’inverse, pour les positivistes le savoir et la connaissance représentent la ressource ultime, l’ingéniosité humaine trouvera toujours des solutions afin de nous prémunir de ces calamités futures. En poussant ces deux doctrines dans leur radicalité, on aboutit à la collapsologie et au transhumanisme. Deux phénomènes en œuvre de façon concomitante dans le monde d’aujourd’hui : la crise environnementale et la révolution technologique. La crise environnementale se caractérise essentiellement par le réchauffement climatique et l’effondrement de la biodiversité. La révolution technologique englobe principalement le développement tout à fait stupéfiant des nouvelles technologies : informatique, robotique, réalité virtuelle et augmentée, IA, sciences des matériaux, biotechnologies, neurosciences. On désigne souvent cet essor technologique par NBIC (Nanotechnologies, Biotechnologies, Informatique et sciences Cognitives). Lorsque l’on prend un peu de recul, on se rend compte qu’il est nécessaire de prendre un peu de recul et d’élargir son champ des possibles. Il est vrai que cela s’avère difficile lorsque l’on est confronté quotidiennement à la mise en exergue par la presse et les médias, des problèmes et des catastrophes qui ponctuent nos journées, Il s’en dégage une atmosphère pessimiste et défaitiste qui n’est pas propice à l’action et à une attitude proactive. Néanmoins lorsque l’on analyse les faits dans un contexte historique, nous voyons les choses selon un de façon bien différent. Il y a 700 ans, la peste a tué 700 millions de personnes en seulement une année. Il y a 500 ans, la famine a occasionné 3 millions de décès en France. A la fin de la seconde guerre mondiale, en 1918, on dénombrait 16 millions de victime. En même temps, la pandémie de grippe espagnole à fait 50 millions de morts. La progression du monde en seulement 1 siècle a été véritablement prodigieuse. En à peine 1 siècle, l’espérance de vie sur la planète a doublé, le revenu par habitant a triplé, le coût de la nourriture a été divisé par un facteur 30, celui des transports a diminué de plusieurs centaines de fois et celui des communications des millions de fois. Songez qu’en 1900 l’espérance de la vie humaine était de 45 ans et de seulement 35 ans au Moyen Age. Penchons-nous à présent sur 5000 ans d’histoire de l’informatique et constatons combien les progrès réalisés ont été littéralement stupéfiants au cours de ce laps de temps ! Nous sommes en -3000 avant Jésus-Christ. La Chine est alors dirigée par l’empereur Chinois Hi-Fou. Les prémices de la numérotation binaire font leur apparition à travers le symbole magique, l’octogone à trigramme contient les 8 premiers nombres représentés sous forme binaire, par des traits interrompus ou non. En -500 apparait au Moyen Orient le boulier qui permet d’effectuer les premiers calculs de l’histoire. En -300 le philosophe grec Aristote définit ce qu’est la logique. En 1642 Blaise Pascal invente la Pascaline, une machine composée d’engrenages, effectuant uniquement des additions et des soustractions. En 1694 LEIBNIZ met au point la toute première calculatrice capable de réaliser les 4 opérations. En 1804, Joseph-Marie Jaquard invente le premier métier à tisser programmable. Il utilise des cartes perforées constituant la mémoire de la machine. Il s’agit de l’ancêtre des ordinateurs actuels. En 1833 Charles Babbage imagine et tente de réaliser une machine analytique qui met en œuvre tous les concepts des ordinateurs modernes d’aujourd’hui. Ada Lovelace, une mathématicienne et collaboratrice de Babbage définit le processus d’exécution d’un programme, l’algorithme était né. En 1854 Georges Boole démontre et décrit comment toute la logique peut être exprimée selon un principe simple, le binaire. En 1946 John P. Eckert et John W. Maulchy conçoivent le premier calculateur électronique : l’ENIAC (Electronic Numerical Integrator and Computer). Il fonctionnait selon la logique binaire et sa réalisation a nécessité 19 000 lampes à vide. Il pesait 30 tonnes, occupait une surface de 72 mètres carrés. Il effectuait environ 330 multiplications par secondes, c’est-à-dire la puissance d’une simple calculatrice de poche actuelle. En 1948 IBM construit le premier véritable ordinateur digne de ce nom, il comportait 12 000 tubes à vide. Le premier transistor apparait en 1947 dans les laboratoires de Bell Telephone. En 1971 Ted Hoff et Frederico Faggin, 2 employés d’Intel, inventent le microprocesseur. Il s’agit du 4004, un processeur 4 bits. En 1981 IBM lance son 5150 Personal Computeur équipé d’un processeur Intel 8088 à 4,77 Mhz, de 64 ko de Ram et de 40 ko de Rom, d’un lecteur de disquettes 5’’25 et du système d’exploitation PC-DOS 1.0. Lorsque l’on étudie les phénomènes macroéconomiques qui si se produisent actuellement dans une perspective historique, on se rend compte que les phénomènes à l’œuvre actuellement se sont déjà produits à de nombreuses reprises dans le passé. Ils nous surprennent car ils ne se sont, pour la plupart, encore jamais produits durant les 100 dernières années. Ils nous apparaissent totalement imprévisibles et hors de contrôle mais en réalité ils obéissent à une logique propre. Si l’on analyse la situation actuelle de façon adéquate et rigoureuse nous verrons que nous pourront même les exploiter afin de tirer notre épingle du jeu. Considérons la période couvrant les 500 dernières années. A chaque fois que ce genre d’événements s’est produit au cours de l’histoire, cela a marqué un point d’inflexion, un changement de l’ordre mondial. L’accélération exponentielle de l’histoire s’avère tout à fait essentielle afin d’appréhender correctement les phénomènes qui se produisent dans le monde d’aujourd’hui. Dans les domaines de la futurologie et de l’histoire des techniques, le progrès accéléré est une perception de l’augmentation du taux d’accroissement du progrès technique au cours de l’histoire. Il a été constaté de manière empirique suite à l’observation de divers indicateurs, cette accélération est de nature exponentielle. L’avenir sera marqué par des changements technico-scientifiques de plus en plus rapides et profonds, susceptibles ou non de s’accompagner de profonds changements culturels et sociaux. Historiquement, cette théorie fut abordée pour la première fois en 1910. Au cours d’une conférence sur la planification urbaine de Londres, Daniel Burnham entame une réflexion approfondie sur la vitesse accrue du progrès technique. Il a notamment souligné que le monde dans lequel évoluera ses enfants et petits-enfants sera profondément différent de celui qu’il connait. Ray Dalio a eu l’idée de sa théorie selon laquelle les temps à venir seront radicalement différents de ceux que nous avons connu au cours de notre vie en 1971. Il était à ce moment là un jeune employé de la bourse de New York. Les Etats-Unis se sont retrouvés à cours d’argent et ont fait défaut sur leur dette. En d’autres termes cela signifient qu’ils se trouvaient dans une situation de quasi faillite. Pour y faire face, le président Richard Nixon annonçait le 15 août 1971 la fin de l’étalon or. Pour bien appréhender les conséquences à long terme de cette décision, il est nécessaire de remonter un peu en arrière. Dès la fin de la seconde guerre mondiales les décisionnaires politiques soucieux que se répètent les désordres monétaires qui avaient prévalus après la fin de la seconde guerre mondiale, notamment l’hyperinflation de la république de Weimar, signèrent les accords de Bretton Woods en juillet 1944. De manière conjointe à la création du FMI, ce nouveau système plaçait le dollar au cœur de l’échiquier mondial en prévoyant la convertibilité du billet vert en métal jaune. Il prévoyait la convertibilité du billet vert en métal jaune au cours de 35 dollars l’once. Les seules institutions en mesure d’obtenir de l’or en échange de dollars étaient les banques centrales étrangères. La guerre du Vietnam à laquelle se sont livré les américains, associée à une expansion à marche forcée avec la mise en œuvre de grands projets tels que la course à l’espace, la création de marchés de capitaux internationaux libellés en dollars, ont eu pour conséquence que la masse monétaire libellée en dollars s’est rapidement avérée insuffisante. Dès 1969 les réserves d’or détenues par les Etats-Unis devenaient déjà très nettement insuffisantes. En 1972 allaient se dérouler les élections américaines. Face au problème insoluble de la convertibilité du billet vert en dollars, Nixon a décidé de se libérer de la contrainte de l’étalon or, de dévaluer le dollar, de laisser filer la masse monétaire et les dépenses. 50 ans après cette décision par les Etats-Unis de s’affranchir du système de l’étalon-or, le cours de l’once d’or est passé de 35 à 1773 dollars de 1971 à 2021, ce qui équivaut à une augmentation d’un facteur 50 et à une performance annualisée de 8,17%. Il a permis à ses détenteurs de s’enrichir et de gagner du pouvoir d’achat durant ces 50 ans. Etant donné les événements récents qui ont eu lieu dans le monde, cette tendance n’est pas prête de s’inverser, bien au contraire. L’oncle Sam a pu procéder de la sorte uniquement du fait que le dollar était (il l’est encore aujourd’hui) la monnaie de référence pour les échanges internationaux. Concrètement cela signifie que les Etats-Unis vivaient très largement au-dessus de leurs moyens, qu’ils dépensaient annuellement beaucoup plus d’argent que la masse monétaire engendrée par la production durant cette même période. Le lendemain de l’annonce par Nixon de la fin du Bretton Woods, Ray Dalio s’attendait à ce que les marchés boursiers plongent. Il s’est rendu tôt à la bourse mais ils ont au contraire augmenté de 25% à sa grande stupéfaction. Cela l’a surpris car il n’avait encore jamais connu de dévaluation. Après s’être renseigné, il s’est aperçu qu’un phénomène identique s’était déjà produit en 1933 et avait abouti au même résultat. Ce processus s’est reproduit de très nombreuse fois auparavant, lorsque les dépenses des gouvernements et notamment celles de la puissance dominante alors en place dépassaient très largement les recettes générées. A chaque fois la situation s’est dégradée entrainant des dévaluations successives. Dès lors une réaction en chaîne se mettait en branle, aboutissant de façon irrémédiable et irréversible à l’effondrement de la puissante dominante qui régnait sur la planète à ce moment là. Un cercle vicieux s’ensuivait, les gouvernements dépensiers devaient imprimer de plus en plus de monnaie nouvelle afin d’être en mesure de couvrir les nouvelles dépenses. Cela entrainait une augmentation généralisée des prix de tous les produits, y compris l’or, les actions et les matières premières. C’est ce qui s’est passé en 2008 pour atténuer la crise de la dette hypothécaire et en 2020 pour accompagner la crise économique induite par la pandémie induite par la propagation du coronavirus sur toute la planète. Cela se reproduira de façon quasi certaine dans un avenir proche. Cette analyse lui a permis de profiter de la bulle financière de 2008 afin d’engranger un pactole conséquent. Une période d’hyperinflation prolongée se traduit par des écarts croissants de richesse et de valeur sans que cela ne se justifie de manière objective. Ces écarts de richesse génèrent des conflits internes et se traduisent par le populisme politique. Et aussi par la polarisation de plus en plus marquée entre la gauche soucieuse de redistribuer les richesses de manière équitable et la droite qui à l’inverse souhaite défendre les intérêts de ceux qui possèdent ces richesses. Un troisième événement se produit ensuite, il se traduit par un conflit externe qui ne cesse d’aller crescendo au fur et à mesure des années puis des mois. C’est exactement ce qui se produit en ce moment avec le conflit entre l’Ukraine et la Russie. La puissance dominante est encore aujourd’hui les Etats-Unis et la puissance susceptible de les remplacer dans ce rôle à plus ou moins brève échéance est la Chine. Demandons-nous, qu’est-ce qu’un ordre économique ? Il s’agit d’un système de gouvernance qui assure la codification des relations entre des individus traitant les uns avec les autres. Il est destiné à favoriser l’efficience d’un système économique et social, il est censé assuré la prospérité des citoyens et des acteurs économiques qui adhèrent à ce système. En général il est énoncé au sein d’un pays par la rédaction d’une constitution et au niveau mondial par un certain nombre de traités internationaux. Ils évoluent généralement après les guerres, que ce soit entre 2 nations ou lors d’une guerre civile entre des citoyens d’une même nation. Les vainqueurs produisent de nouvelles idées révolutionnaires et obligent les vaincus à s’y conformer de gré ou de force. Par exemple l’ordre interne des Etats-Unis a été défini par la constitution de 1789 et il est toujours en vigueur actuellement malgré la guerre civile américaine. La Russie s’est débarrassée de son ancien ordre grâce à la révolution russe de 1917, ce processus s’est achevé en 1991, cette révolution a été relativement peu violente. La Chine a instauré son ordre actuel en 1949 après que le partis communiste Chinois soit sorti gagnant de la guerre civile qui a ravagé la Chine durant de nombreuses années. L’ordre mondial américain a commencé après la victoire des Alliés, les Etats-Unis sont devenus la puissance la puissance mondiale dominante. Il a été défini via des accords et des traités définissant la gouvernance mondiale et le nouveau fonctionnement monétaire remplaçant le précédent. Suite aux accords de Bretton-Woods, le dollar est devenue la principale monnaie de réserve mondiale. Lorsqu’un empire ou un pays réussit à imposer sa monnaie comme monnaie de référence mondiale est un élément crucial qui facilitera l’accession de ce pays ou empire au rôle d’entité la plus riche et la plus influente sur le plan mondial. Elle devient alors la nouvelle puissance dominante de l’ordre mondial. A l’instar des humains, les empires traversent aussi des cycles, la naissance, la maturité, la vieillesse et enfin la mort qui survient de manière inéluctable. Les cycles humains diffèrent d’un individu à l’autre même si l’on peut définir au niveau d’un ensemble d’individus une espérance de vie moyenne. Au niveau des empires, ces cycles se répètent depuis l’émergence de l’empire Romain. Bien qu’au niveau d’un individu l’âge soit un bon indicateur pour connaître dans quelle phase du cycle il se trouve et quand il va mourir, cette donnée s’avère relativement peu fiable. Un bien meilleur indicateur consiste à examiner les indicateurs de santé, le mode de vie en particulier le régime alimentaire et l’exercice physique qu’effectue cette personne, vous pouvez faire des prédictions assez précises. On peut procéder de manière similaire avec les empires. Et c’est la démarche qu’a mis en œuvre Ray Dalio, il a observé les indicateurs vitaux qui se sont succédés les uns après les autres tout au long de l’histoire. Cela l’a sans doute aidé à anticiper les événements futurs. Nous allons maintenant nous pencher sur 500 ans de grands cycles à travers les empires Néerlandais, Britannique, Américain et Chinois. Nous allons étudier pour chacun de ces empires l’Essor, l’Apogée et la Chute. L’essor débute en général lorsque de puissants leaders révolutionnaires s’adonnent à ces 4 activités. Tout d’abord ils s’emparent du pouvoir en suscitant une adhésion plus forte que leurs adversaires. Ensuite ils consolident ce pouvoir en affaiblissant voire en éliminant leurs adversaires. Ainsi personne n’essaye de les arrêter. Puis ils instaurent des systèmes et des institutions favorisant la prospérité du pays. Enfin ils choisissent leurs successeurs de façon judicieuse car bâtir un empire nécessite une période de stabilité couvrant plusieurs générations. Cela se traduit en général par une longue période de paix et de prospérité. La puissance d’un empire repose sur la robustesse et la performance de son système éducatif. Il ne s’agit pas uniquement d’enseigner des connaissances et des compétences. Mais aussi de doter les citoyens d’une grande force de caractère, d’une volonté forte et efficiente, d’un esprit de civilité et d’éthique du travail. Ce rôle est généralement assumé par la famille, l’école et les institutions religieuses.  Cela assure un respect des règles et des lois, favorise l’ordre dans la société, la capacité à s’allier pour réaliser un objectif commun, un niveau de corruption faible. Au départ l’empire produit des produits et des matières premières de base. Dans une deuxième phase, il se lance dans une course à l’innovation et à l’invention de nouvelles technologies. Par exemple les Néerlandais ont inventé le quart de toutes les grandes inventions du monde grâce à leur niveau d’instruction. La plus significative fut l’invention de navires capables d’effectuer le tour du monde, permettant ainsi d’amasser des richesses prodigieuses. Ils ont également inventé le capitalisme pour financer leur flotte navale destinée au transport des marchandises. L’empire néerlandais est le nom donné à des territoires sous contrôle des Pays-Bas du 17ème siècle au 20ème siècle. Le 17ème siècle est surnommé le siècle d’or néerlandais car les Provinces-Unies s’étaient hissées au rang puissance maritime et économique dominante dans le monde grâce à la Compagnie néerlandaise des Indes orientales. Cette aventure a été rendue possible grâce à leurs techniques de navigation associées à leurs méthodes commerciales novatrices, à la montée d’un nationalisme et d’un militantisme et aussi à l’indépendance de l’Empire néerlandais. Les Provinces-Unies régnèrent sur les océans et dominèrent le commerce mondial durant la seconde moitié de 17ème siècle. On assiste actuellement à un phénomène similaire entre la Chine et les Etats-Unis. En effet ces deux puissances ont des niveaux de compétitivité quasiment identiques en ce qui concerne la production économique et leurs parts de marché dans le commerce mondial.  Au fur et à mesure qu’un état accroit sa part commerciale et son emprise à l’étranger, il doit assurer la protection de ses routes commerciales et défendre ses intérêts dans les régions du monde où il a une influence significative. Ce qui conduit à la nécessité pour les empires de disposer d’une armée puissante afin qu’elle soit en mesure de défendre ses intérêts. Si les décisionnaires et les politiques prennent des décisions judicieuses, ce cycle génère une forte croissance des revenus. Ces ressources peuvent ensuite servir au financement d’infrastructures, d’un système éducatif et de centres de recherche performants. Les empires les plus prospères ont systématiquement eu recours à une approche capitalistique afin de renforcer leur puissance. Bien qu’elle soit dirigée par le partis communiste Chinois, la Chine ne déroge pas à la règle. Le président Chinois Deng Xiaoping a déclaré à ce propos : peu importe que ce soit un chat blanc ou un chat noir, du moment qu’il attrape des souris. La richesse est glorifiée par la Chine car cela permet d’orienter l’épargne des citoyens vers l’investissement, en particulier vers la bourse et les marchés financiers. Ces investissements fournissent les ressources colossales qui sont nécessaires pour développer les inventions, les technologies et les infrastructures qui sont absolument indispensable à la poursuite de l’essor de l’empire. Les plus influents ont développé les principales places financières mondiales. Rappelez-vous les néerlandais ont créé la première entreprise cotée sur les marchés via la Compagnie néerlandaise des indes orientales. Et pour assurer son financement le premier marché boursier. Ces centres financiers névralgiques attirent à eux les capitaux mondiaux. Amsterdam a tenu ce rôle lorsque les Hollandais dominaient le monde. Puis ce fut au tour de Londres puis de New-York. Pour s’assurer une réussite exceptionnelle, les empires doivent coordonner les actions de leur gouvernement avec celle de leur armée et aussi celles des capitalistes. La Compagnie des indes orientales s’est ainsi vue arroger un monopole commercial et la possibilité de disposer de sa propre armée pour aller à la conquête de nouveaux marchés. Par la même occasion, ils se sont emparés des richesses des vaincus. Avec la montée en puissance de la Chine, cela a pour conséquence que sa monnaie, le Yuan, est de plus en plus utilisée comme monnaie de réserve. Cela lui permet d’emprunter plus que les autres états car les épargnants du monde entier ont une forte avidité pour acquérir des produits financiers chinois. Cela leur confère déjà un avantage énorme mais qui ne s’arrête pas là. En effet ils ont la possibilité d’en imprimer d’avantage, les Etats-Unis ne s’en sont pas privés et continuent à y avoir recours aujourd’hui plus que jamais. Chacun des empires dominants à un moment de l’histoire ont, un jour ou l’autre et sans exception, subi à l’issue d’une période plus ou moins longue un déclin marquant la fin inéluctable de la phase expansionniste et glorieuse. Ce sont les Anglais qui succédèrent à l’empire néerlandais. Les empires Européens déclinèrent vers le milieu du 20ème siècle. Ensuite comme nous le savons, les Etats-Unis ont pris le relais. Au fur et à mesure qu’un pays riche se développe, ses citoyens reçoivent une rémunération qui augmente. Au fil du temps le vivier de main d’œuvre disponible devient de plus en plus dispendieux. Dans le même temps des citoyens de d’autres pays sont prêts à travailler plus pour un salaire inférieur. Les technologies et méthodes de la puissance dominante sont de plus en plus copié ce qui affaiblit encore un peu plus son niveau de compétitivité. Les britanniques ont embauché des designers néerlandais afin de concevoir des navires plus performants. Puis des ouvriers britanniques qui se contentaient d’une rémunération bien inférieure se sont chargés de leur construction. Naturellement les navires sortant des chantiers navals britanniques bénéficiaient d’un avantage compétitif important. Lorsque nous nous embourgeoisons que notre niveau de vie s’améliore, en règle générale, nous avons tendance à ne pas nous acharner autant à la tache qu’auparavant. En d’autres termes, nous nous reposons sur nos acquis, nous avons tendance à apprécier le confort et les mets raffinés, nous aspirons à une vie agréable. Les valeurs en vigueur dans la famille évoluent de génération en génération. Nous nous sommes habitués à une vie plus facile que celle de nos ancêtres ce qui nous a rendu plus vulnérable. Ils ont dû développer des qualités telles que la pugnacité, la persévérance, une force de caractère hors du commun afin d’accumuler des richesses. Lors des périodes fastes, nous parions volontiers sur la poursuite de cette ère de prospérité. Afin de maintenir cet état de fait les empires et les individus empruntent de l’argent afin de générer toujours plus de richesses, ce qui s’accompagne de bulles financières spéculatives. Les écarts de richesses entre les riches et les pauvres se creusent de plus en plus, les nantis utilisent des ressources considérables afin de conserver et même renforcer leurs privilèges. Ce qui accroit encore un peu plus les écarts de revenus entre les différentes catégories de la population. Par exemple ils privilégient leurs enfants afin de leur assurer une excellente éducation et pour faciliter leur accès au savoir et à la connaissance. Les moins nantis ressentent cet état de fait comme une injustice mais tant que le revenu de la plupart des citoyens continue de s’accroître ce ressentiment ne se génère pas de conflits majeurs. Les dirigeants et les décideurs financiers sont incités à s’endetter de plus en plus afin de maintenir la hausse continuelle du pouvoir d’achat et ainsi assurer la paix sociale. Cette stratégie accroit le pouvoir d’achat à court terme mais lorsque les dettes accumulées deviennent vraiment trop importantes, cela affaiblit sur le long terme la santé financière et la monnaie du pays. Dans un premier temps les dépenses atteignent des montants colossaux, l’empire semble fort mais en réalité il n’en est rien, ce n’est qu’une illusion. Le coût militaire de la défense et du maintient de l’empire devient supérieur aux recettes qui en résultent. Il se pourrait bien que la Russie soit dans cette situation et sorte très affaiblie du conflit actuel qu’elle a engendré avec l’Ukraine et l’Occident. Je pense que le niveau de vie des Russes va baisser de façon drastique dans les prochaines années, ce qui va affaiblir fortement le régime en place. Sur le long terme la stratégie de Vladimir Poutine s’est avérée catastrophique et on constate de nombreuses similitudes avec la république Weimar. Les exactions commises par les Russes sont très similaires à celle perpétrées par l’Allemagne Nazie. Qu’il est loin le temps de la grande Russie des tsars même si Vladimir Poutines s’accroche désespérément à cette chimère ! Les Etats-Unis même s’ils restent encore aujourd’hui une puissance majeure commencent néanmoins à présenter des signes d’affaiblissement face à la Chine. En 1980, le revenu par habitant aux Etats-Unis était 40 fois plus élevé que celui de la Chine. Alors que la Chine était avide d’investir dans la monnaie de référence le dollar, les Etats-Unis eux cherchaient à emprunter massivement sur les marchés internationaux. A partir de 1980, la Chine a commencé à prêter de l’argent aux Etats-Unis et ce phénomène n’a eu de cesse de se renforcer au fil des années. Un transfert de richesses et de pouvoir a commencé. Tous les empires du passé ont procédé de la sorte avant de remplacer l’empire précédent tombé en disgrâce. Les vrais problèmes débutent véritablement lorsque les sources de financements commencent à se tarir, la monnaie dominante devient de moins en moins attractive, puis les détenteurs des créances de l’empire commencent à vouloir s’en débarrasser le plus rapidement possible. A ce stade, le déclin est souvent déjà irréversible. D’abord progressif, il s’accélère brutalement lorsque la dette devient insoutenable et qu’une crise économique survient. La bulle éclate brutalement et l’empire doit alors créer de plus en plus de monnaie nouvelle. L’inflation s’accélère de plus en plus durant un certain nombre d’années. Dans le même temps les inégalités se creusent, il y a de moins en moins d’équité entre les riches et les pauvres, les conflits internes se multiplient et deviennent de plus en plus violents. Cela se manifeste par un populisme de droite et de gauche de plus en plus virulent et revendicatif. Un extrémisme politique se développe, ce qui aggrave encore un peu plus la situation. Les uns cherchent à défendre leurs acquis alors que l’autre camp veut redistribuer les richesses. Cela favorise une fuite des capitaux à l’étranger. Un cercle vicieux se met en œuvre, à un moment la démocratie mise à mal se trouve menacée. Les conflits s’intensifient, ce qui peut même aboutir au déclenchement d’une guerre civile fratricide.  En tant qu’individus nous pouvons choisir d’être proactifs, d’agir afin d’améliorer notre condition. Faisons-en sorte que nos recettes soient supérieures à nos dépenses. Vous devez vous former en permanence, vous donner les moyens de réaliser vos rêves. Ne renoncez jamais à vos aspirations les plus profondes, cultivez aussi votre spiritualité. Améliorons nos constantes vitales, collectivement et individuellement. Je vous souhaite une agréable semaine et vous dis à bientôt. En attendant portez-vous bien.